La concordance des temps fait généralement peur car elle est réputée difficile et incompréhensible (un peu comme l’accord du participe passé), mais selon moi elle est plus simple à comprendre qu’elle n’en a l’air. Voyez plutôt par vous-mêmes (avant de partager cet article autour de vous dans un grand élan de bonté).

 

085 La concordance des temps

 

Qu’est-ce que la concordance des temps ?

La concordance des temps est l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre le temps utilisé dans une proposition subordonnée et celui utilisé dans la proposition principale. Lorsque le temps de la principale change, celui de la subordonnée doit être adapté.

Rappel : Proposition principale, proposition subordonnée :

Nous reviendrons sur les différentes sortes de propositions dans un article prochain, mais afin de bien clarifier les termes utilisés dans les paragraphes qui vont suivre, voici un bref rappel.

Pour commencer, une proposition est un ensemble de mots qui possède son propre sujet et un verbe conjugué. Une proposition indépendante peut exister toute seule, d’où son nom. Lorsqu’une proposition dépend d’une autre proposition, on l’appelle proposition subordonnée et celle dont elle dépend se nomme proposition principale. Une subordonnée peut dépendre d’une autre subordonnée qui dépend elle-même d’une principale. Enfin, notez bien qu’on ne peut pas utiliser une proposition subordonnée seule, elle perd son sens sans la principale.
Exemple : Il m’a demandé (proposition principale) qui était l’auteur de ce livre (proposition subordonnée).

Revenons maintenant à notre fameuse concordance des temps.

Dans les subordonnées à l’indicatif :

Quand le temps du verbe de la principale est le présent de l’indicatif, le temps de la subordonnée peut être le présent, le futur ou le passé composé, selon le sens que l’on veut donner à la phrase.
Exemples : Je sais qu’il lit ce livre. (présent)
Je sais qu’il lira ce livre. (futur)
Je sais qu’il a lu ce livre. (passé composé)

Quand le verbe de la principale est à un temps du passé, le temps du verbe de la subordonnée change automatiquement de la manière suivante : le présent devient l’imparfait, le futur devient le futur dans le passé (ses formes ressemblent au conditionnel), et le passé composé devient le plus-que-parfait.
Exemples : Je savais qu’il lisait ce livre. (imparfait)
Je savais qu’il lirait ce livre. (futur dans le passé)
Je savais qu’il avait lu ce livre. (plus-que-parfait)

Attention : Pensez à la concordance des temps lorsque vous passez du discours direct au discours indirect, c’est-à-dire quand vous rapportez à l’écrit des paroles qui ont été dites à l’oral et que votre verbe introducteur est au passé.
Exemple : « J’ai bien mangé. » (discours direct)
Il m’annonce qu’il a bien mangé. (discours indirect, verbe introducteur au présent, verbe de la subordonnée au passé composé)
Il m’a annoncé qu’il avait bien mangé. (discours indirect, verbe introducteur au passé composé, verbe de la subordonnée au plus-que-parfait)

 

Dans les subordonnées au subjonctif :

Lorsque le verbe de la principale est au présent ou au futur, le verbe de la subordonnée est au subjonctif présent.
Exemples : Les professeurs craignent (présent) que cet élève ne soit (subjonctif présent) pas assez attentif. Ils feront (futur) leur possible pour qu’il reste (subjonctif présent) concentré.

 

Lorsque le verbe de la principale est à un temps du passé, le verbe de la subordonnée est en principe au subjonctif imparfait.
Exemples : Les professeurs craignaient (imparfait) que cet élève ne fût (subjonctif imparfait) pas assez attentif. Ils firent (passé simple) leur possible pour qu’il restât (subjonctif imparfait) concentré.

 

Important : Dans la pratique, le subjonctif imparfait est de moins en moins utilisé, et il est fréquemment remplacé par le subjonctif présent, surtout dans le langage parlé. Cela simplifie les choses puisque dans tous les cas de subordonnées au subjonctif on utilise alors le subjonctif présent.
Exemples : Les professeurs craignaient (imparfait) que cet élève ne soit (subjonctif présent) pas assez attentif. Ils firent (passé simple) leur possible pour qu’il reste (subjonctif présent) concentré.

 

A noter également : Si l’on veut montrer qu’une action est terminée, on peut utiliser pour la subordonnée le subjonctif passé (ou le subjonctif plus-que-parfait si le verbe de la principale est conjugué à un temps du passé, mais la pratique privilégie l’utilisation du subjonctif passé, donc nous ne compliquerons pas les choses).
Exemples : Ses proches craignent qu’il ait pris (subjonctif passé) de trop gros risques. Ses proches craignaient qu’il n’eût pris (subjonctif plus-que-parfait)/ qu’il n’ait pris (subjonctif passé) de trop gros risques.

 

Avant de partir, voici une ressource très bien faite (en ligne et gratuite) pour vérifier la conjugaison de n’importe quel verbe à n’importe quel temps. Je m’en sers régulièrement, n’hésitez pas non plus à le faire en cas de doute !

A très bientôt.

 

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Christelle Molon, fondatrice de gramemo.org // Auteur de manuels de langue française disponibles sur Amazon.

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